1er moment: l1 à l3.
2ème moment: l3 à 6.
3ème moment: l7 à fin.
Essence: l'essence détermine ce qu'est la chose, elle répond à la question qu'est-ce que c'est ?.
C'est un ensemble de caractères constitutifs d'un être ou d'une chose indépendamment de ce qui lui arrive.
Accident: ce qui peut varier au sein de l'essence, sans en modifier sa nature profonde.
Persona: étymologie latine de "masque".
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L'auteur nous fait part d'un jugement concernant une confusion commune, "nos", qu'il a pu observer entre identité sociale ou professionnelle et identité personnelle.
Il reconnaît que nous avons le devoir d'endosser le rôle social qui nous est attribué, mais nous devons pas oublier que ce rôle est emprunté, donc artificiel.
Il ne faut pas se prendre au sérieux, croire être celui qu'on joue à être (rôle social).
Il ne faut pas confondre l' essence, notre identité personnelle, avec l' accident: notre "vacation", rôle social, fonction professionnelle qui nous est étrangère, seconde, empruntée et non naturelle .
➨Le jeu social est essentiel pour s'intégrer à la société et la faire progresser.
➨Le jeu social apporte la paix sociale.
➨Il ne faut pas mélanger le masque et le vrai visage, l'emprunté et ce qui nous appartient.
singulier: qui vaut pour 1 seul.
particulier: qui vaut pour quelqu'un.
générale : qui vaut pour la plupart.
universel: qui vaut pour tous, en tout lieu et en tout temps.
Illusion: persiste même si on sait que c'est une illusion.
Erreur: on peut la corriger quand on la connait .
L'auteur identifie lors de ce second moment la cause de cette confusion: l'ignorance de notre essence qui est propre à tous les hommes
"nous ne savons pas distinguer la peau", ce qui nous est propre, absolument personnel (=singulier) de ce qui nous est étranger, "la chemise", ce que nous revêtons, choisissons comme enveloppe sociale, comme artifice (= particulier et/ou générale).
Cette ignorance nous conduit à l'erreur, l'illusion.
L'auteur utilise l'image "s'enfariner", laquelle fait référence au maquillage et au théâtre.
Usuellement, l'artifice vise à illusionner les autres, or ici, Montaigne nous met en garde contre l'erreur qui consisterais à s'illusionner soi-même, à "s'enfariner la poitrine".
Tout cela en passant du visage à la poitrine, de l'extérieur à l'intérieur, de l'apparence affichée à l'essence.
➥Ce serais confondre son image: l'apparaître (accident) avec l'être (essence).
La forme pronominale: "s'enfariner" souligne la dimension volontaire de s'illusionner.
➥S'illusionner = être de mauvaise foi, se mentir à soi-même.
Montaigne ironise sur cette confusion en employant un terme religieux: cette transformation externe serait même une transsubstantiation (= un changement de substance).
Or, l'homme n'as pas la puissance de changer sa substance (=ce qui fait qu'il est ce sujet et non un autre)
➥L'homme se prend pour Dieu.
➨Double illusion.
Cette confusion, de surcroît, condamne l'homme à emporter partout avec lui jusques en leur garde-robe les soucis liés à cette fonction, à ne jamais pouvoir se saisir lui-même sereinement, à ne jamais coïncider avec ce qu'il est profondément.
Il commet une triple erreur:
-Erreur de jugement qui lui interdit toute paix de l'esprit.
-Erreur morale en étant de mauvaise foi (faute).
-Erreur métaphysique en croyant pouvoir changer son être.
➨Il confond le faire ou l' avoir qui l'accompagne avec l' être.
L'auteur poursuit en soulignant son impuissance à venir en aide à ces hommes qui ne veulent pas sortir de cette illusion.
Il s'en distingue, passant du "nous" au "je".
Ils sont aveuglés par l'enflure de leur âme (= par leur orgueil) et par leur mauvaise foi.
➥Ils en oublient la nature.
Quelle est cette nature qu'ils ne devraient pas oublier ?.
Premièrement, que notre vie est éphémère, que nous somme par nécessité de passage.
En second lieu, que cette "importance" n'est qu'une de circonstance, elle est liée à notre fonction.
Il faudrait être capable de distinguer les honneurs rendus à notre personne (individus singulier) et les honneurs rendus au personnage (celui en charge de la fonction (= celui que l'on joue)).
Le piège consiste à confondre identité personnelle et identité sociale, à oublier l'horizon de toute vie humaine, et à prendre cette puissance(contingente et temporaire) pour une puissance capable de lutter contre la nécessité.
L'homme se perd S'il est de mauvaise foi, comme Sartre le soulignera plus tard, car se jouer la comédie en s'enfermant dans un rôle revient à être inauthentique.
➥Revient à ne pas vivre sa vie en étant véritablement conscient de celle-ci.
➨S'oublier.
La sagesse réside dans la connaissance de soi, elle exige une réflexion solitaire sur soi, en tant qu'autre.
= Elle demande réfléchir seul sur soi même, mais comme si on était quelqu'un d'autre
L'auteur conclut sur son choix personnel et par l'exemple de son action.
Lui, maire de Bordeaux, a choisi de ne pas céder à cette illusion flatteuse (= ne pas se confondre avec sa fonction), d'accepter son humanité et de reconnaître, quelque soit sa fonction, la même essence et la même humanité.
Montaigne s'interroge et nous interroge sur l'identité personnelle.
Confondre identité personnelle et identité sociale est l'effet d'une ignorance première, puis, d'un aveuglement volontaire qui se révèle préjudiciable pour soi-même.
Cette ignorance pourrait cependant être surmontée par la volonté de chercher à distinguer l'apparence de l'essence.
Par là, Montaigne rejoint la tradition philosophie socratique qui érige en valeur fondatrice Connais-toi toi-même inscrit sur le fronton du temple de Delphes.
Ainsi, philosopher étymologiquement, "aimer la sagesse" désigne le désir présent en chacun d'atteindre la vérité.
Montaigne nous convie à reconnaître au cœur de notre singularité,
l'universalitéde la condition humaine
Métaphysique: ce qui est au delà de la Physique
Nécessité: ce qui est et ne peut pas ne pas être
Contingence: ce qui est mais qui pourrais ne pas être
Possible: ce qui n'est réel mais qui peut advenir
Explication en fonction de chaque moment :
Confondre identité personnelle et identité sociale ou professionnelle ne nous conduit il pas à une perte de soi ?
Cours: La nature de la conscience
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Auteur: Nicolas KRITTER d'après le cours du professeur