Introduction
Tous les hommes cherchent le bonheur
➥Le bonheur apparaît comme une fin ultime de toutes nos actions
Ainsi, Aristote l'appelle le "souverain bien"
Le bonheur est une satisfaction complète et de longue durée
➥Il ne manque rien à un homme heureux
Si tous les hommes veulent être heureux c'est qu'ils ne le sont pas, car il ne suffit pas de le vouloir pour être heureux
➥ De plus certains évènements rendent cette recherche plus difficile
Comme le bonheur est compris comme une extériorité, il faudrait être chanceux pour l'avoir
Mais croire que le bonheur puisse surgir de notre existence nous amène à l'attendre
Mais attendre le bonheur n'est il pas être sûr de jamais être heureux ?
Pour être heureux, il ne faut pas se contenter de désirer, il faut se donner les moyens, agir
➥Il faut travailler à son bonheur compris comme intériorité
Alors, le bonheur dépend il de nous ?
Tous les hommes veulent être heureux,mais savent il c qu'ils veulent ?
Kant défend la thèse selon laquelle aucun homme ne sait ce qu'il cherche quand il cherche le bonheur
➥L'homme est incapable de savoir avec entière certitude ce qui le rend heureux
" Les éléments qui font parti du concept du bonheur sont dans leur ensemble empirique" : ils dérivent de l'expérience
Le concept de bonheur est indéterminé car c'est un idéal
➥Il n'y a pas d'actions rationnelle fondée qui conduits au bonheur
Kant dit du bonheur qu'il est: " un idéal non de la raison, mais de l'imagination"
Donc la recherche du bonheur ne peut relever que de conseils, d'impératifs hypothétiques et non catégorique
➥L'impératif hypothétique est conditionné par la fin visée
➨Conseils de vie tirés de l'expérience
Pour être heureux, on ne peut agir que d'après des conseils empiriques, Kant les appelle les "impératifs de la prudence"
➥Mais rien n'assure qu'ils mènent au bonheur
Donc si le bonheur est un idéal de notre imagination et non de notre raison, alors il n'est pas en notre pouvoir de le faire advenir
Les actions que nous faisons pour accéder au bonheur peuvent avoir des conséquences contraires, indépendamment de notre volonté
Comme la raison est incapable de déterminer des règles à suivre pour être heureux, faudrait-il compter sur la chance ?
"Bonheur" vient de bon heur qui eut dire, bonne fortune/chance
➥ Le bonheur dépend de circonstances extérieures (changeantes et imprévisibles
Des expressions courantes confirment ce lien entre bonheur et chance
Le bonheur est ainsi réduit à des plaisirs momentanés qui viennent de l'extérieur et qui ne dépendent pas du tout de nous
Transition
Le bonheur, empirique et hasardeux n'est pas en notre pouvoir
Le bonheur défini comme éphémère et venant de l'extérieur est-il vraiment le bonheur ?
➥Le bonheur n'est il pas plutôt une satisfaction durable et complète ?
La thèse d'Epictète s'appuie sur la Physique stoïcienne (le logos organise le monde)
Pour être heureux, Epictète propose de distinguer les choses qui dépendent de nous de celles qui ne dépendent pas de nous
➥Le bonheur dépend des choses qui dépendent de nous
➥On ne doit pas s'affliger de ce qui nous arrive
On doit donc se focaliser sur ce qui dépend de nous
➥ce sont les idées, plus que les effets, qui nous rendent malheureux
Pour cela, nous pouvons utiliser notre raison pour corriger une idée fausse qui nous empêche d'être heureux
➥Il faut s'entraîner à mieux juger les effets
➨ C'est la connaissance du vrai + la distinction entre ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous qui mène au bonheur
Si le bonheur est contentement de soi (béatitude/bonheur du sage) alors il s'atteind grâce à l'exercice de la volonté, de la raison et grâce à la maîtrise de soit
➥Le bonheur est impossible sans liberté vis à vis des évènements extérieurs
L'apathie est un choix de vie qui est totalement en notre pouvoir
➥Il faut vouloir être heureux et y travailler pour l'atteindre
Descartes reprend aussi implicitement la distinction que pose le philosophe stoïcien Epictète dans le manuel
Le bonheur, comme contentement de soi ne s'attend ni se reçois comme un cadeau
" Si vous le cherchez dans le monde, hors de vous-même, jamais rien n'aura l'aspect du bonheur" Alain (Propos sur le bonheur)
Alain ajoute aussi que le bonheur n'est que dans l'acte " non point subir, mais agir"
➥ Celui qui attend le bonheur sans agir ne l'aura pas car il s'ennuie
L'ennui apporte tristesse et mélancolie
➥ On tend donc à être malheureux
Le bonheur est une décision active:
Il faut vouloir être heureux et y mettre du sien. Si l'on reste dans la position du spectateur impartial, laissant seulement entrée au bonheur et portes ouvertes, c'est la tristesse qui entrera"
➥Le bonheur s'acquière à force de travail sur soi et de discipline
➥Le bonheur ne se recueille pas sans peine
➥Le bonheur requière du courage S'il se trouve en soi
➨ Le bonheur est construit et il faut lutter pour être heureux
Il faut le vouloir pour être heureux ( personne ne peut être heureux malgré soi)
Transition
Le véritable bonheur dépend de nous
Mais, n'est il pas excessif de dire que le bonheur dépend exclusivement de nous, d'une intériorité ?
Les hommes s'accordent à dire que le bonheur est le Bien suprême, mais ils ne s'entendent pas sur la nature du bonheur
Aristote énumère les thèses les plus courantes sur la nature du bonheur dans "Éthique à Nicomaque"
-La vie de jouissance
➥Critiqué car elle réduit l'homme à l'animalité
La vie politique
➥Les hommes cherchent l'honneur(le moyen) mais les confondent avec le bonheur (la fin)
La vie contemplative
➥Si accomplie jusqu'à son terme, sera une vie heureuse
➨Le Souverain Bien se caractérise par l'autarcie
Mais l'homme doit trouver dans la contingence le moyen d'exercer sa vertu
Il faut donc avoir le temps d'exercer sa vertu ou s'inscrire dans une certaine durée
➨Le bonheur ne peut être atteint sans conditions extérieurs favorables
L'homme le plus heureux est l'homme sage
➥Atteint le bonheur par l'action libre et s'affranchit de ce qui ne dépend pas de lui
➥Un homme qui se suffit à lui même ( autarcique)
Mais Aristote ajout que l'homme sage n'est pas autosuffisant
➥Étant un "animal politique", il a besoin des autres, vivre dans une "cité"
Pour être lui même, l'homme a besoin de vivre dans une communauté de semblable
➥ Besoin de famille, amis, société
➨Le bonheur est d'essence politique (polis = cité en grec)
Si le bonheur totalement en notre pouvoir alors: bonheur humain = bonheur divin et homme = dieu
La condition humaine fait que pour être heureux, nous avons besoin d'un certain nombre de biens extérieurs
Un homme sage ne deviendrait pas misérable par la mauvaise fortune (qui prive des biens extérieurs), mais il n'atteindrait pas le bonheur
On peut donc définir l'homme heureux par:
" L'homme dont l'activité est conforme à une parfaite vertu et suffisamment pourvu des biens extérieurs" (Aristote)
La thèse d'Aristote repose sur une sagesse comprise comme " phronésis" ou prudence, laquelle suppose une vertu: le courage
Conclusion
-Le bonheur dépend de nous, mais il ne suffit pas de vouloir le bonheur pour être heureux
➥Le bonheur est dans un sens contingent
Mais le bonheur ne se limite pas à des évènements contingents qu'il suffit d'attendre et d'espérer passivement
➥Il dépend de nous de travailler à être heureux
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Auteur: Nicolas KRITTER d'après le cours du professeur