Introduction
La nature de l'homme fais qu'on ne peut pas vivre sans désirer
Désirer: souffrir d'une absence
➥Désirer, du latin "désirare" = constater l'absence d'un astre avec regret
➨Le désir est donc l'expression d'un manque
Ce manque nous empêche d'être dans un état de plaisir ou de bonheur
➥Ce manque peut nous faire souffrir
Le besoin aussi est l'expression d'un manque mais il faut bien distinguer le besoin et le désir
Le besoin dépend du corps, de notre nature, il vient d'une nécessité
Le désir lui, dépend de notre conscience, il est culturel
Le désire est un paradoxe, il est en même temps une souffrance et un espoir de voir cette souffrance disparaître
➥Le désir tend vers la fin d'une souffrance:le plaisir ou le bonheur
Si le bonheur est une succession de plaisir obtenue en satisfaisant nos désirs , n'est ce pas se tromper sur la vrai nature du désir et du bonheur ?
Car quand le désir est satisfait, il est remplacé par un autre désir
➥Combler un désir offre un plaisir momentané
➨Le désir cherche à nous faire passer d'un état à un autre
Comme le désir est vain, il n'apporte que frustration et malheur, il ne mène pas au bonheur qui est un état constant et stable
Si le désir n'est que souffrance, nous devrions donc limiter nos désirs , pour limiter nos souffrances
Mais le désir n'est il que souffrance ?
Pour le savoir, il faudra trouver l'essence du désir, comprendre la nature du manque qui le constitue
Le désir est un acte qui caractérise la condition humaine, il donne un sens à notre existence
Le besoin est lié au corps (faim, soif...)
➥Le besoin est naturel et nécessaire
le besoin est présent chez chaque homme et on peut le quantifier
➥ x litre d'eau par jour...
Mais, on peut combler ces besoins de façons diverses
➥Plusieurs boissons, différentes nourritures...
C'est la diversité des modes de satisfaction des besoins qui est culturelle
➥La manière de les satisfaire change d'une culture à l'autre, de même que le sens de cette satisfaction ou le sens du refus de combler ses besoins
La possibilité de refuser de subvenir à ses besoins est le propre de l'homme
Exemple: le jeûne religieux ou la grève de la faim
➥Dualisme: l'âme > corps
Le désir n'est pas biologiquement vital
➥Il se fixe sur un seul objet, contrairement au besoin
➨Le désir sexuel est différent du besoin sexuel
C'est parce qu'il se fixe sur un objet que le désir nous aveugle et nous fais souffrir
➥Il devient passion
Passion: du latin patior (souffrir) désigne un état de souffrance
Le désir est différent d'un individu à l'autre, d'un moment à l'autre
Mais certains désir ont un caractère universel, et devient alors proche de la nécessité: être heureux, aimer, être aimer...
Le besoin qu'est la soif se manifeste à travers le désir que le sujet a de boire
Que désirons-nous ?
Nous ne désirons pas l'eau: notre corps en a besoin
En comblant ce besoin, nous satisfaisons le corps et faisons disparaître la soif
➥Nous passons d'un état désagréable à un état agréable
Nous ne désirons pas l'état, nous désirons passer d'un état de manque à celui de satiété
➥Nous désirons remplacer la souffrance par du plaisir
Epicure: philosophe Grec qui a grandement influencé Lucrèce (poète latin)
Sa philosophie: atteindre le bonheur par le plaisir
Épicurisme: hédonisme de la mesure
➥Calcul du plaisir et des peines
➨C'est une métriopathie (metrio: mesure, pathie: souffrance)
Thèse: La vérité réside dans la sensation
"Le plaisir est le début et la fin(=but visé/terme) de la vie heureuse" Lettre à Ménécée
Ce qui veut dire que même s'ils ont une origine corporelle, nos désirs sont liées à notre esprit
Pulsions: forces énergétiques provenant du corps et ayant un effet sur le psychisme; les besoins
➥nos désirs sont issusde notre éducation, ils ont été construits
Bilan: Ce que nous désirons réellement c'est un état, ne plus souffrir
Donc le désir n'est pas que souffrance, c'est l'expression de cette souffrance
Dans le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes Rousseau explique les différences entre le besoin et le désir
Il compare un homme sauvage et un homme civilisé
➥Mythe du bon sauvage
-L'homme sauvage est "bon": il suit les règles de la nature, il subvient seulement à ses besoins
➥Quand il comble son manque, il est en paix avec le monde
-L'homme civilisé est pervertis: il ne suit pas les règles de la nature, il ne cherche qu'à satisfaire ses besoins
➥Il devient immoral car il est soumis à ses passions s
-La bonté du sauvage est-elle vraiment l'expression de la moralité ?
Nous nous interrogerons aussi sur l'affirmation pessimiste du texte
-L'homme civilisé est-il condamné au crime et au malheur, malgré qu'il soit libre et perfectible ?
➥Il ne s'occupe que de subvenir à ses besoins
➨Amour de soi
Il n'agit ni en bien ni en mal car il agit par nécessité
Le sauvage est capable de réfléchir avant de s'engager ans un conflit
➥Cette capacité de calcul est différente de la capacité à faire la différence entre le bien et le mal
➨L'homme sauvage se contente d'être et de persévérer dans son être
Il vit dans l'innocence (= sans savoir du mal)
➥S'il ne connaît pas le bien, alors, il ne connaît pas le mal
➨L'homme sauvage n'agit donc pas moralement, il est amoral
Sa nature n'est donc pas la même que celle des hommes civilisé
Dans Race et histoire Lévi-Strauss explique: "Être spontanément égoïste, ethnocentriste, voire xénophobe , est le lot de tout homme qui ne fais pas l'effort de penser"
Mais la nature de l'homme fais que nous pouvons prendre conscience de nos erreur et les corriger
➥C'est le rôle de la raison et de la conscience morale
L'homme civilisé n'est donc pas "mauvais par nature"
-L'action de l'homme civilisé est indéterminée et libre, le mal réside dans l'orgueil
➥L'orgueil nous éloigne du souci de l'autre et se soucier de l'autre c'est le reconnaître en tant que personne
" une personne avec qui nous sommes unis dans une même essence"
Pour lutter contre cette passion, nous devons utiliser notre raison
Transition: L'homme devient malheureux quand il est soumis à ses passions
Pour contrôler nos passions, il faut mieux comprendre le manque qu'est le désir
Ainsi, nous ne souffrirons plus
Si nos passions sont muet par l'orgueil, alors l'objet du désir serais le sujet ?
Rousseau montrais que l'homme qu'a travers l'orgueil, l'autre est un des motifs du désir
➥Nous désirons être reconnus par l'autre comme son égal: une conscience désirante
Ce qui explique que à défaut n'être reconnu, nous nous affichons comme même ou différent
Ce que nous désirons ici c'est l'être de l'autre. Nous voulons être à sa place, être ce qu'il est ou ce qu'il n'est pas
La reconnaissance qu'est le désir de l'autre est justement ce qui comble notre propre désir d'être
➥L'autre peut nous donner l'impression d'être privé "d'être"
Par exemple, si une personne de notre entourage ayant une qualité que nous avons, mais mieux développée que la notre, nous pourrions avoir l'impression d'avoir perdu notre identité
C'est le fondement de la rivalité entre les hommes
➥Lutte de conscience à conscience
rivalité = refus d'égalité entre les hommes
Pour avoir de la reconnaissance, nous voulons faire sentir notre supériorité aux autres
➥La rivalité est la preuve que ce que nous voulons, c'est nous unir ou nous opposer à l'autre
La reconnaissance est le désir d'être reconnue par la conscience de l'autre
Seul la conscience d'autrui peut nous reconnaître comme conscience désirante
➥Seul l'autre peut combler nos désirs d'être reconnue comme conscience
Comme le désir est spirituel, aucun objet ne peut réellement le combler
➨Seul la conscience peut combler un désir
Cette thèse nous fais retomber sur la critique de Rousseau
-Désir d'être reconnus comme conscience par autrui
-Trouver sa valeur en autrui et non en soi
➥Ce type de désir est dangereux car il nous enferme dans l'opinion, nous soumet au jugement d'autrui et nie notre liberté
Le désir se focalise sur une succession d'objets qui sont qualifié de "désirable", proportionnellement à la reconnaissance d'autrui que nous aurons en les possédants
➥Dés que nous les possédons et que nous avons la reconnaissance d'autrui, ces objets commencent à nous ennuyer
Ainsi, ces objets ont donc perdue leur valeur car ils nous ont donné ce que l'on voulait
➨L'ennuie met au jour le vide, le manque constitutif de l'homme
La conscience est être-pour-soi alors que l'être que nous sommes est être-en-soi
C'est cet écart qui définie notre liberté
➥Ce que nous sommes et ce dans quoi je ne veux pas être enfermé
L'être se montre sous la forme de "négatité" (= ce qui n'est pas l'être)
La conscience de l'être naît donc d'une insatisfaction intérieure projetée sur l'extérieur
Ces "négatités" ou absence d'être (craintes, remords, espoirs, regrets...) sont des désirs de présence
➥Ce désir se crée car nous nous projetons avec notre conscience dans l'avenir, nous forme d'espoir et de crainte
➥Le désir est un élément de la conscience, car la conscience réflexive est temporelle
➨Le désir est tourné vers l'avenir
Le désir est l'expression de la liberté car il nie ce qui est
Et tend à amener dans le réel ce qui lui manque
Transition
Le désir est produit par la conscience et est souvent confondue avec le désir de reconnaissance
Il exprime notre liberté de saisir ce qui manque dans l'Etre
➥Le désir n'est donc pas que souffrance car il est aussi l'expression de notre liberté
Mais comme le désir est illimité, l'homme doit pouvoir échapper à la souffrance que crée le désir à chaque fois qu'il renaît
➥Limiter nos désirs pour limiter nos peines
Mais comme le désir est l'expression de notre liberté, en se privant, limitant voir annulant le désir, ne nous priverons nous pas de quelque chose de positif ?
Le désir n'as pas de limite, ni de fin
➥Il surenchéri toujours
C'est ce qui explique que le désir ou les passions contribuent souvent à notre malheur
➥Il faudrait donc limiter nos désirs
Mais cette limitation est une perte de liberté ou son expression et sa réalisation
Les stoïciens proposent de limiter nos désirs pour limiter nos souffrances
➥ Cette morale est basée sur la physis (connaissance de la nature)
La Physique stoïcienne est le "logos", une raison puissante qui ordonne le monde manière rationnelle
➥Par nature, certaine choses ne dépendent pas de nous
Il faudrait donc limiter ce qui dépend de nous et afin, atteindre l'apathie
Les Stoïciens distinguent:
-Ce qui dépend de nous: nos désirs , aversions, nos jugements de valeur, notre impulsion à agir
-Ce qui ne dépend pas de nous: le corps, biens et opinions des autres....
➥Il faut donc accepter ce que la chance nous apporte, que ce soit bon ou mauvais
Donc pour être heureux, il ne faudrait désirer que ce qui dépend de nous, ainsi, nous ne souffrirons pas
➥Se laisser emporter par les passions c'est perdre sa tranquillité et souffrir
L'apathie (= absence de souffrance) garantie le bonheur
Pour l'atteindre, il ne fout pas commettre le "mal moral", qui est la seul source de nos remords et regrets
Comme c'est le logos qui organise le monde, notre liberté est limitée à ce qui dépend de nous
Le sage est donc celui qui s'accroche avec cet ordre universel, l'accepte sans s'égarer dans des actions injustes ou des faux jugements concernant ce qui nous arrive et ne dépend pas de nous
Les Stoïciens distinguent la volonté et le désir
La volonté est raisonnée (elle s'accorde avec la raison), elle est l'expression de notre liberté
Le désir est lié à l'affectivité (la faculté passive de ressentir les affects (= sentiments))
➥Nous sommes affectés par la réalité extérieure et intérieure
La volonté est elle, active on exerce notre liberté
➥Notre liberté d'action n'est que limité par nos actions, jugements, désirs et aversions
➥Notre liberté interne et liberté de pensée est pleine
➨Notre intériorité est un refuge inviolable
Il faut vouloir ce qui est, et ce que l'on peut transformer, rien de plus
Désirer ce que l'on peut vouloir (= que ce qui dépend de nous) c'est recherche qui manque en nous
➥Recherche orienté vers l'intériorité et non vers l'extériorité
➥ Recherche tournée vers le présent
Mais annuler le désir, n'est ce pas perdre ce qui nous meut ?
Pour les stoïciens, la volonté de l'homme est divine, infinie
➥La volonté serait la cause première de nos choix et de nos actions
Donc la volonté peut orienter nos désirs
Mais la puissance du corps sur l'âme et la théorie de l'inconscient remettent en cause cette conception de la liberté
"Le désir est l'essence même de l'homme" nous dits Spinoza dans Éthique III
Le désir caractérise notre humanité
Pour Spinoza, le désir est la marque de notre détermination naturelle donc lutter contre nos passions c'est se tromper sur l'essence de l'homme
Chaque homme est "conatus" (effort pour persévérer dans son être
➥L'homme, au travers de son désir, qui constitue son essence, tend à persévérer dans son existence
➨C'est parce qu'il est un être de désir qu'il désigne des objets comme étant désirable
"Cet effort, quand il se rapporte à l'Âme seule, est appelé "Volonté", mais quand il se rapport à la fois à l'Âme et au Corps, est appelé "Appétit", l'appétit n'est par là rien d'autre que l'essence même de l'homme"
"il n'y a nulle différence entre l'Appétit et le Désir, sinon que le Désir se rapporte généralement aux hommes, en tant qu'ils ont conscience de leurs appétits, et peut pour cette raison se définit ainsi: le Désir est l'Appétit avec conscience de lui même
Éthique III, proposition 9, scolie (Spinoza)
Volonté: effort de persévérer dans son être, rapporté à l'âme
Appétit: effort de persévérer dans son être, rapporté à l'âme et au corps
Désir: effort de persévérer dans son être, rapporté à l'âme,au corps et à la conscience
Le désir est le propre de l'homme
Volonté = Désir
Spinoza pense que notre puissance de jugement est soumise à notre désir et que notre volonté n'est pas libre (= pas de libre arbitre)
➥Il renverse l'ordre, la volonté et l'appétit viennent en premier, le jugement en second
Dans la moralité, Spinoza rejette la notion de "bien" et de "mal", qui est absolue et universelle
A la place, il parle de "bon", "mauvais, "utile", "nuisible", qui sont des notions relatives et particulières.
Mais quels pouvoirs avons-nous sur nos passions ?
Tant que nous les subissons, elles sont néfastes
Nous ne pouvons pas limiter nos désirs car cela est impossible selon Spinoza
➥concept de "conatus" (volonté = désire)
Nous devons donc essayer de comprendre no désirs pour savoir ceux qui sont actifs et ceux qui sont passifs
➥Un désir est actif S'il est l'expression de la nécessité de notre nature
Comme notre nature est "être" et persévérer dans notre être par nos efforts (conatus),il y a donc des passions qui "augmentent" notre être et d'autres qui le "réduisent"
-Les sentiments qui augmentent notre puissance s'apparentent à la joie
-Les sentiments qui diminuent notre puissance s'apparentent à la tristesse
➥Nous devront comprendre si notre désir est passif ou actif, si nous sommes causes totale ou partielle
➨Nous faisons cela en suivant notre nature
-Il faut se forger une idée adéquate de son désir en utilisant notre raison
➥Se défaire de nos souvenirs et imagination qui donne des idées inadéquate, puis, des passions aliénantes
Il faut cesser de subir pour agir
Si nous avons une idée adéquate de ce que nous désirons alors nous désirons que ce qui est bon pour nous
-La liberté devient donc la nécessité de comprendre ce qui crée nos désirs pour se libérer de l'ignorance et de la passivité
➨Selon Spinoza, nous devons chercher à comprendre notre nature pour ensuite agir dans son sens et non selon une nécessité externe à la notre
Pour lui, la liberté est la libre nécessité
➨Si l'on comprend la nécessité de notre nature et de la nature, nous pouvons vivre libre et heureux
Conclusion: Le désir est l'expression d'un manque
Il est intrinsèque à l'homme, à sa conscience et à sa liberté
Il nous fait souffrir car il nous mène à une succession d'insatisfactions, mais il nous permet de persévérer dans notre être et d'augmenter notre puissance d'agir
➥Nous ne devons pas combattre nos désirs , mais essayer des les comprendre grâce à notre raison, pour éviter l'opposition raison/passion
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Auteur: Nicolas KRITTER d'après le cours du professeur